Texte de Raphaël Enthoven
Fallait-il nommer ce chef d’œuvre ?
Enfermer dans une intention le spectacle dément de ces ombres chinoises à flanc de nuages, méditant en tailleur devant la vieille croix que menace le vent ?
Que peut la foi dans la tempête ? Comment la piété survit-elle au sentiment que le monde n’est pas là pour nous faire plaisir ?
Où est Dieu quand il fait si froid ?
Que reste-t-il du ciel quand on est sur la cime ?
Sont-ils déçus, ces ermites ?
Rien n’est moins sûr.
Il faut à la piété l’épreuve du silence, la morsure du vent, et le spectacle hostile d’un soleil qui se couche. Ceux qui s’aventurent sur la crête ne cherchent pas un signe, mais n’existent que par l’effort qui les anime.
Que Dieu réponde ou non n’est pas le problème.
Dieu n’est présent que dans sa quête. Croire est déjà le début d’une victoire.
Et dans l’effort inhumain qui consiste à gravir les flancs d’une montagne indifférente pour planter à son sommet l’étendard de la foi, il y a, dirait Camus, largement de quoi remplir le cœur d’un homme.
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