LI CHEVALIER

LI CHEVALIER

Li Chevalier-Une artiste sur la corde sensible

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Allergique aux dogmes de tout ordre, Li Chevalier crée une œuvre à la croisée des cultures et des disciplines. En témoigne sa Symphonie visuelle, à découvrir du 3 au 13 juillet, à l’Opéra de Pékin.

 

LI CHEVALIER ET SON INSTALLATION

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Mis en musique par le violoniste Frédérique Laroque, son vernissage sera le prélude à un concert de l’Orchestre Symphonique de Chine, dirigé par Philippe Jordan.

 

CONCERT PHILIPPE JORDAN- CHEF DE L'OPERA NATIONAL DE PARIS

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SOLISTE DE L'OPERA NATIONAL DE PARIS  FREDERIQUE LAROQUE

 

Née Shi Lan sous Mao, Li Chevalier rencontre son futur mari, alors jeune coopérant français à Pékin, en mai 1984. Peu conventionnelle pour l’époque, cette liaison va chambouler la vie de l’étudiante chinoise. « On arrêtait alors les filles qui fréquentaient des étrangers, sous prétexte qu’elles blessaient, par leur comportement, la fierté nationale ». Sa conduite "déviante" va jusqu’à la conduire une nuit en prison. Heureusement, son compagnon avait pris soin d’officialiser une demande en mariage.

 

Dans la foulée, le couple se replie sur Paris. Autre pays, autre culture : à 23 ans, la jeune chanteuse d’opéra, entrée dans l’armée chinoise à 15 ans, se voit contrainte de renoncer à sa passion pour le chant. En 1986, elle intègre Sciences Po Paris, « pour comprendre »... Elle en ressort lestée de questionnements sur la spiritualité et le rapport de l’individu à la société : une réflexion qui la ramène vers l’art, plastique cette fois. La mémoire, la foi… Alors que Li Chevalier mène sa révolution personnelle en Europe, exposant ses premières toiles empreintes de poésie orientale, la Chine s’engage dans une série de réformes. En 2007, la révolution culturelle est consommée et Li, suivant à nouveau les pas de son mari, rentre à Pékin, après plus de vingt ans d’absence. Son tumulte intérieur ne s’apaise pas pour autant. Au contraire. Sous l’apparente quiétude de son travail sourd toujours une angoisse existentielle, bardée d’une évanescence propre à la symbolique asiatique : « J’ai été élevée par ma grand-mère, entourée de meubles qui lui survivraient ». Relents d’enfance, la mémoire, la mort, la foi… sont autant de thématiques qui hantent aujourd’hui son œuvre.

 

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« J’ai une tendance au drame », confesse-t-elle, devant ses paysages délavés mêlant l’acrylique et l’eau, avec des touches d’encre, des égratignures de rouge et des incrustations de quartz. Musique et art plastique En 2011, c’est la consécration, avec une première rétrospective au National Art Museum of China. Un honneur que Li Chevalier tient à nuancer. « En Chine, quand vous lancez un projet, il peut ne rien se passer pendant des mois. Et au moment où vous renoncez, la réponse finit par tomber : vous exposez dans trois semaines ! ». Au final, l’artiste doit payer l’ensemble des frais engagés, « jusqu’aux factures d’électricité ». Exposer revient donc vite cher, très cher. Un luxe réservé à un petit cercle de privilégiés, dont Li Chevalier se sait appartenir. A Pékin, elle dispose de son atelier, là où nombre de peintres ont à peine de quoi se payer un toit. « En Chine, pour une poignée de stars, une majorité se nourrit d’un plat de nouilles quotidien », concède-t-elle, tout en déplorant « la spéculation actuelle sur le marché de l’art».

 

 Mais pas question pour autant de se résigner. Face à l’adversité, l’artiste franco-chinoise se bat pour imposer ses projets. Après plusieurs années de gestation, son exposition intituléeSymphonie visuelle (voir photo ci-contre) sera ainsi présentée cet été, à l’Opéra National de Pékin, dans le cadre du festival Croisements.

Le 3 juillet, Frédéric Laroque, premier violon solo de l’Opéra de Paris, en orchestrera le vernissage. Le soliste rejoindra ensuite l’Orchestre National Symphonique de Chine pour un concert exceptionnel, sous la baguette de Philippe Jordan, directeur musical de l’Opéra National de Paris.

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Au programme : le Concerto pour violon et la 6e Symphonie de Tchaïkovski. Un événement propre à abolir les frontières entre musique et art plastique, orient et occident… A l’image du festival Croisements. Barbara Guicheteau (www.lepetitjournal.com/shanghai) Mercredi 26 juin 2013 Exposition de Li Chevalier, jusqu’au 13 juillet, à l’Opéra de Pékin. Vernissage le 3 juillet, de 15h30 à 17h, avec la participation de Frédérique Laroque ; suivi à 19h30, d’un concert de l’Orchestre National Symphonique de Chine, sous la direction de Philippe Jordan.

 

Philippe Jordan dirige l'Orchestre National Symphonique de Chine

 

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Renseignements et réservations, tel. 010-66550000. Plus d’infos en ligne : http://www.faguowenhua.com/croisements?lang=fr

 



10/11/2013
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