Lettre de Michel King Le ciel de mes chimères
Elle a franchi, de part en part, le rempart de brume neigeuse pour atteindre le vide où vibre silencieux le secret primordial. Là, où aucun sol ne permet la marche, là, où aucun mur ne captive l’espace, là, où aucun plafond n’obstrue le ciel, il lui reste son miroir mémoire pour se percevoir à travers les percées du mystérieux brouillard.
En chemin initiatique, en magicienne, elle saisit les vapeurs nuageuses puis elle les métamorphose, les transpose, les pose en arrêt d’images, témoignages de voyages dans les nuées de l’au delà. Sur le vide retrouvé des blancs vibrants, les noirs tranchants, ondulants, concertants, militants, éloquents, confidents, chantent la cantate de l’orient et de l’occident.
A l’heure crépusculaire, où noircissent mes pensées j’interroge les anges. En cette fin du jour, leurs ailes blanches s’impriment avec netteté sur le ciel de mes chimères.
Les séraphins désinvoltes, volent ailleurs, ils ne répondent jamais avec clarté aux questions qui me hantent. Les anges chantent a capella plutôt qu’ils ne causent. Un halo métaphorique nimbe leurs cantilènes. S’il leur est permis de feindre l’indifférence aux tourments d’ici bas, c’est qu’ils ne rencontrent peu d’obstacles contrariant leur parcourt céleste. Les météorites contestataires sont rares aux firmaments des idées. Mais, en revanche, si leurs cantates sibyllines déçoivent les esprits cartésiens par leurs imprécisions, leurs musiques venues des sphères, éclairent les secrètes énigmes, compagnes des flâneurs de la nuit
Alors, à ces heures sombres, blanchissent mes pensées.
Michel King - Président de la Société Nationale des Beaux Arts
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