Traversée du Park Ritan Poesie-Peinture
<Traversée du Park Ritan> n'est pas un livre sur la Chine, il s'y dérobe, il s'inspire de ses villes et de ses paysages,il en retrouve l'esprit, cet<abandon fertile> au flux des souffles. Marc Fontana a naturellement dédié plusieurs pages à ces peintres ( Zao Wou ki, li Chevalier) qui apprennent ce que savait l'enfance, ce que l'amour réinvente,<voir plus grand que nos yeux>, ne rien fixer, quand tout<commence> ou <recommence>.
Préface de Pierre Dhainaut /Peinture li Chevalier
Un trait de vie
Cinq poèmes pour Li Chevalier
S’il se pouvait que cette voix
Si cette main
Le sable, les coulures sur la vitre, les craquelures du mur
Un trait, un trait de vie
Et l’un sur l’autre et plus loin dans la lumière blanche
Flaques de mer
Là, sur la mer
L’air et le bruit mais comme d’un silence
Sans fin
Des halos qui réinventent le ciel
Des passages des escales
Dans les limites dissoutes
Il en est ainsi à certaines heures
En un lieu, là-bas
La mer, mais bien avant
Lorsqu’elle apparaît, lointaine
Où irions-nous reprendre ces mots
Et la parole
Cela pour nous donner
La présence, la vie
Un trait de vie *
Le détour d’un grand chemin
Et là le ciel dans un instant de fuite
Les herbes couchées les arbres
Qui cherchent des passages dans l’air
Mais sont à leur place Les arbres
Une plaine si grande et rien plus loin
Alors on entendrait Il y aurait à écouter
Un chant peut-être, murmuré, N’y changerait rien
Mais ferait un ruisseau Une voix serait en attente
De se ramifier
Et l’ombre du corps qui avance enfin
Respirante *
Prendre ou perdre quand on le veut Le connu
Mais jamais une terre brûlée Jamais le corridor de détresse
Vers les perspectives béantes
Ce qui demeure sous le reflux
C’est la peur Le corps effrayé
De la limaille de silence
Ou des tessons de mémoire entrechoqués
Pourquoi cette terre est-elle si grande
Et cela qui s’effrite
Ou s’enfle de caillots
Ce qui fut S’écrit dans le noir *
Nous irons chercher la vie même
Dans cette grande voile
Vois elle n’a pas de mât
Elle enfle dans les brumes
C’est l’aubier d’un ciel noir
La coulée lente d’un galet
D’une douceur froide sans retour
Dans une fête opaque Sans durée
Nous irons il faudra gravir
Les dunes mortes
Ce sera enfin la mer retirée attirante
Et marcher sans nous voir Sentir à peine
D’autres
Nous rejoindre
Boire au sourire de l’air *
Un long glissement
Une voix qui enfle, hèle
Et recouvre la place laissée vide
Elle prend tout de l’espace
Qui n’existe plus sans elle
Attendre de ce paysage absorbé
Bu
Qu’il donne existence
Cet autre voir
Plus grand que nos yeux
Un chemin d’inconnaissance
L’ouvre
Alors tout va prendre forme
D’une musique bercée à ses fièvres
Sur le fil en alerte alors
Tout recommencera
D’un trait de vie
Dans le soleil du cœur
Marc Fontana
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